Ville relativement jeune, riche par son patrimoine architectural et son histoire, surnommée « la cité de "Buridan", Béthune a été capitale régionale de la culture en 2011.
Voici en quelques (très grandes lignes) pourquoi cette ville s'est autant développée.
À partir de l'accession de Charles Quint au trône d'Espagne (1515) Béthune connaît à l'époque une expansion importante et un développement de l'industrie textile et du commerce de grain. Cela entraîne l’installation de nombreuses corporations d'étoffe.
À partir de 1851, l'exploitation du charbon est au cœur de l'économie et de la vie locale.
La première guerre mondiale entraîne la destruction de près de la moitié de la ville.
La reconstruction des infrastructures publiques s'étend jusqu'en 1927.
Voilà pourquoi les façades de Béthune témoignent de sont riche passé.
En 1914, l'avance allemande est arrêtée au mois d'octobre à 8 km de Béthune. Les premiers bombardements de la ville commencent.
Le plus destructeur est celui du 28 mai 1918, qui détruit totalement la grand-place et ses abords.
Le beffroi, dégagé des maisons qui l'entouraient, demeure debout mais délabré.
L'aménagement de la place est confié à l'architecte Jacques Alleman.
Mais il est confronté à un problème de taille, les parcelles sont exiguës. Elles ne dépassent parfois pas 2,70 m en façade.
Il conçoit alors la grand place comme une sorte de grand théâtre en plein air, où les maisons particulières et l'hôtel de ville doivent constituer un décor à la fois pittoresque et régional. Deux idées essentielles dominent la réalisation : le pignon et le balcon.
C'est pourquoi les pignons sont de grande hauteur, ce qui a pour but de compenser l'étroitesse des parcelles et de créer un certain rythme.
Et chaque maison est agrémentée d'un balcon, comme une loge sur la grand-place.
Des décors baroques sont ensuite ajoutés sur les façades : soleil, canon, pampres...
Ce style régionaliste est plus ou moins inspiré par les flandres et l'Art Déco naissant.