Poésie cristaline
Je pointe le fût sur le ciel morose. "Prends garde ! et change donc ta couleur !"
Ne vois tu pas la tristesse des arbres dépouillés ? En se mirant dans l'eau, ils se sont noyés !
J'entends l'eau qui pépie, aux pales du moulin.
L'eau du Bandiat est bien haute, et enrage de ne pouvoir sauter l'écluse.
Puis je la vois qui saute à pieds joints sur le barrage, libérée de l'entrave.
Et la voici qui danse et caracole, tourbillonnant comme une folle.
Elle se pare d'étoiles scintillantes dans la pâle lumière du soleil.
Trois jeunes cascades, vives et glacées, chantent alors leurs airs cristallins.
Leurs voiles de dentelles ruissellent en un mouvement gracieux. Et elles font mousser leurs jupons, dans l'onde libérée.